Benoit Paris

Plus de 100 ans : un âge vénérable pour ce bistrot parisien qui continue à porter haut les couleurs de la tradition bistrotière au cœur de Paris. La dynastie commence avec Benoit Matray qui achète le restaurant en 1912 et lui donne son nom. Boucher de métier et doté d’une excellente mémoire gustative, il en fait une adresse incontournable, accueillant les clients en ami bon vivant et généreux. Benoit devient une adresse très courue aussi bien par les commerçants des Halles (qui, à l’époque, abritait l’immense et très animé marché de Paris) que par les artistes.

En 1961, son petit-fils, Michel Petit, lui succède à la tête de Benoit dès sa sortie de l’école hôtelière de Paris.

Benoit Paris

De multiples changements sont apportés : installation d’un salon privé au 1er étage, rénovation de la cuisine, agrandissement de la salle du restaurant… Michel Petit rappelle aussi la vieille mère Marie, auteure d’un cahier de recettes qui avaient fait le succès des lieux. Son épouse, Catherine Petit, dessine les assiettes et le trompe-l’œil du salon, le pyrograveur Lesage, fidèle client, imagine un soir le slogan désormais célèbre : « Chez toi, Benoit, on boit, festoie, en rois » et personnalise le menu de dessins très festifs auxquels Catherine Petit ajoutera plus tard sa propre touche.

En avril 2005, les Petit décident de céder Benoit à la Maison Ducasse. Ils ne pensaient pas que, du même coup, ce restaurant allait prendre une visibilité internationale : en septembre 2005, un bistrot Benoit est ouvert à Tokyo et un autre en 2008 à New York.

Poussée la double porte du restaurant, on pénètre dans une atmosphère intime et chaleureuse. Du carrelage aux boiseries, des banquettes de velours rouge aux cuivres des luminaires, des vitres de verre gravé aux colonnes de stuc, tout s’accorde pour créer une ambiance feutrée et un peu hors du temps. À l’étage, un salon particulier, de forme ovale, où une longue table peut accueillir une quinzaine de convives. Aux murs des tableaux et quelques dessus-de-portes, ici une cheminée, là un guéridon sur lequel sont posées des lampes bougeoirs, le décor est confortable et cossu.

Sauté gourmand de ris de veau, crêtes et rognons de coq, foie gras, jus truffé - Benoit Paris

La cuisine de bistrot, c’est un répertoire et c’est surtout un esprit. Les grands classiques sont là, exécutés avec doigté et encore plus d’amour : pâté en croûte et escargots dans leur coquille, boudin noir et ris de veau, profiteroles et savarin pour n’en citer que quelques-uns. Kelly Jolivet, la chef, les maîtrise avec talent. Elle y ajoute la pointe de créativité qu’il faut pour que ce patrimoine gastronomique reste un plaisir gourmand d’aujourd’hui. Les vins sont au diapason : au verre (ne pas manquer le pouilly-fuissé de Georges Duboeuf servi au magnum !), en pichet et bien sûr en jolis flacons du Beaujolais, de Bourgogne et de la Vallée du Rhône. Comme dit le dicton « Chez toi, Benoit, on boit, festoie, en rois ».

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Kelly Jolivet

À vingt ans, lorsqu’elle était à l’école hôtelière Savoie Léman de Thonon, Kelly Jolivet s’était promis de devenir chef dans la Maison Ducasse avant 30 ans. La promesse est tenue puisqu’elle est devenue chef de Benoit en janvier 2022, alors qu’elle n’avait que 28 ans. Kelly avait fait ses débuts en mai 2016 comme première commis au Louis XV – Alain Ducasse, à Monaco, où elle est restée deux ans. Après un passage rapide au Mix de Dubai et dans l’École de cuisine Alain Ducasse, elle se voit proposer le poste de sous-chef du restaurant Ducasse sur Seine où elle passe un peu plus de deux ans avant de rejoindre Benoit.

Profiteroles - restaurant Benoit Paris

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« Chez toi Benoit, on boit, festoie, en rois »